Co(u)ven(t)

 La série Co(u)ven(t) a été imaginée lors de séjours au monastère de Chalais, près de Grenoble, dans le massif de la Chartreuse dans lequel j’ai été accueilli avec une immense bienveillance dans l’intimité de cette communauté dominicaine. Ces images sont une libre exploration de l'image des communautés religieuses catholiques et féminines. L'esthétique fait référence aux mythes des sorcières sous plusieurs de ses facettes : le côté mystérieux et puissant, mais aussi l'autonomie et le savoir. Aujourd'hui, les sorcières ne sont plus craintes, mais ont été revendiquées par le mouvement féministe, devenant un symbol de féminité par et pour elle-même.

L’idée était de questionner l'image des féminités divergentes, en particulier religieuses, ainsi que la charge et les stéréotypes moraux que l'on peut parfois y projeter.

Pour ces femmes religieuses, engagées dans un chemin de vie radical (dans la plupart des cas), ce mode de vie est bien plus qu'une vocation religieuse. Par le passé ces choix étaient empreint de parfois de rigidité et de souffrance , mais depuis quelques décennies pour certaines communautées c'est aussi une aspiration à l'autonomie et à la construction pour elles-mêmes, et dirigé vers autrui.

Le titre de ce projet provient de la proximité orthographique de deux mots : "Couvent" (un établissement religieux, généralement chrétien, où des clercs mènent une vie religieuse en communauté) et "Coven" (une assemblée de sorcières). L'origine du mot viendrait, selon Wikipédia, du vieux français "covent", qui désignait un couvent, une maison religieuse. Ce terme vient du verbe latin convenio, qui signifie « être ensemble » ou « se rassembler », et est aussi à l'origine du verbe anglais convene. Le terme anglais covent désignait, vers 1500, toute forme de rassemblements ou d'assemblées ; son association au culte de la sorcellerie apparaît en Écosse vers 1660.

Cycle Mes soeurs / Sister's of mines


Mes Sœurs explore la manière dont des femmes, au sein même des structures religieuses, construisent des trajectoires d’émancipation, de puissance et de foi. Religieuses chrétiennes, figures invisibilisées ou mécomprises : toutes ont en commun d’avoir transformé ce que l’on perçoit comme des signes de soumission en actes de résistance.

Ce cycle interroge les représentations dominantes qui figent ces femmes dans des rôles passifs, et met en lumière des formes d’engagement profond, souvent silencieux, mais porteurs de bouleversements. Il s’attache à rendre visible une spiritualité incarnée, traversée par des tensions politiques, sociales et symboliques.

Porté par une réflexion féministe et décoloniale, Mes Sœurs se déploie sous forme de séries photographiques et d’installations immersives. Il questionne les frontières entre choix et contrainte, entre rituel et insoumission, entre effacement apparent et puissance discrète. Il fait entendre ce que veut dire croire autrement, choisir depuis l’intérieur, et redonner au religieux vécu au féminin toute sa complexité et sa richesse.


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